Durant l’été 2009, je décidais de me lancer dans la conception et la fabrication d’un nouvel engin assez inédit dans le domaine des camions RC. L’engin en question était le fameux tricycle du Monster Garage réalisé en partant d’un camion Peterbilt 359 hors d’âge. Voici un petit rappel ou une découverte pour certains de ce projet :

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L’idée étant de le reproduire en respectant presque tous les aspects du modèle réel, à savoir une structure entièrement rigide, soudée/brasée, en utilisant des pièces issues de la gamme des camions Tamiya. C’était aussi ma découverte d’un produit miracle, dénommé le « Durafix » sensé nous aider à assembler des pièces en aluminium avec une lampe à souder. Seulement ce produit réclame du doigté, et l’aluminium avait cette contrariante particularité à faire fondre ma brasure quand j’en faisais une autre à proximité. Il m’aurait fallu fabriquer un marbre, mais là ça devenait trop compliqué à mettre en œuvre dans mon appartement, surtout pour un modèle à exemplaire unique.
Finalement j’ai tout de même réussi dans la douleur à pondre mon chassis rigide en alu, et j’ai même pu faire un test routier sur l’ancienne piste de camions RC d’un club du 77. Les pièces brasées n’ont pas toutes résisté aux vibrations, le moteur choisi à 45 tours était encore trop puissant, mais l’idée fonctionnait malgré tout. Plus tard, cette piste de camions RC finira par disparaître progressivement, et je ne me sentais plus vraiment l’envie d’achever ma réalisation, étant attiré par une nouvelle discipline, le trial RC. J’ai fini par dépouiller mon projet en réutilisant certains composants sur d’autres projets, sinon en revendant l’équipement radio.Voici les photos de cette version « Mk1 » datant du mois d’Août 2009, notez l’équipement radio et la batterie de l’ancienne technologie, respectivement à quartz et au NiMh :








La piste de roulage en question datant de 2009, avant sa disparition quelques années plus tard :

Et nous voilà en 2017, j’ai intégré une formation en conception industrielle qui se finira quasiment à la fin de l’année, l’idée du trike Peterbilt du Monster Garage refait alors surface. Ce demi-échec du « Mk1 » m’a donné envie de reprendre la conception entière et d’inclure des solutions techniques plus abouties. Exit la structure rigide du chassis au profit d’un système suspendu, la méthode d’assemblage sera aussi complètement différente. L’expérience en trial, débutée en 2010, m’a donné de l’assurance sur ce projet en partant de presque rien.

Jesse James voulait faire une moto avec un moteur de camion (!!!), le résultat s’en éloignait énormément. Cependant, rien n’empêche d’appliquer des solutions piquées du monde de la moto ! Après avoir passé quelques jours à concevoir en CAO, je peux enfin vous présenter en détail la version « Mk2 » de mon projet.


Le train avant.

Les « Blastolene Brothers » après avoir participé à cette émission, ont eu envie de construire d’autres trikes de façon plus réfléchie. J’aime beaucoup l’avant des moto italiennes « Bimota » avec ce système imaginé par « Difazio » consistant à passer par des bras oscillants. Deux bras parallèle vont me servir à guider l’étrier pour la fusée, l’amortissement sera confié à un combiné à ressort interne de chez RC4WD.


La suspension arrière.

Dans Monster Garage, le trike était totalement dépourvu d’amortissement, rendant la conduite sans doute assez fatigante à la longue. On peut même voir le trike rebondir sur la route à 46:58 de l’émission. Ma démarche a été de m’inspirer du travail réalisé chez Harley-Davidson. Les premières H-D étaient à cadre rigide, mais seront remplacées par le système propre aux « Softails » de la marque, à savoir une suspension dissimulée derrière une pièce qui semble rigide. L’idée étant de satisfaire les fans de la marque de longue date, et les clients appréciant le confort moderne d’une moto entièrement suspendue. Ici, le pont rigide Tamiya sera relié au chassis par 4 bras en alu fixés sur un assemblage oscillant. Les amortisseurs sont encore d’origine RC4WD, avec une petite modification pour les ressorts interne qui seront placés sous les têtes de piston. Ainsi, l’amortisseur sera constamment en position comprimée, assurant théoriquement le bon amortissement du modèle.


Le chassis.

Le bloc moteur du Peterbilt réel faisait parti de la structure du chassis, il en sera de même pour mon modèle réduit. Pour ce « Mk2 », j’ai choisi de mixer entre cornières en alu et plaques en époxy, assemblées par boulonnage pour une meilleure fiabilité. Le faux moteur Diesel sera en fin de compte constitué de deux platines superposées où le moteur à charbons


L’équipement électronique et électrique.

On a fait des progrès énorme depuis 2009, notamment dans les batteries Lipo devenues légères et si fines. J’ai opté pour des « Rhino » en 1750 MaH et 20C, ce qui devrait bien suffire pour l’usage pépère que j’en ferai. Le vario est le dernier de chez Yeah Racing conçu pour le trial, le servo de direction est un Savox « low-profile » pour gratter quelques millimètres cube de volume. Le défi étant d’intégrer dans ce projet toutes les options électroniques de mes rêves, j’ai donc l’éclairage 3Racing avec des supports pour Leds 3mm à l’arrière et des pièces de Lego retouchée au mastic de carrossier pour l’avant. Le point d’orgue étant le module de son de chez « Cross RC » dont la forme plate du module me plaît bien. La place accordée pour l’électronique est plus que comptée. J’ai encore un UBEC à installer, mais je ne sais encore comment l’implanter, c’est vous dire…

Le moteur à charbons bobiné à 100 tours est en prise directe sur le pont arrière Tamiya via un cardan à longueur variable, comme sur ma première conception. Pas de moto-réducteur dans un premier temps. Le pont est monté sur roulements, comme la roue avant.


 

Développement.

Au cours des premiers montages, il s’avère que les profilés choisis pour constituer les barres du train avant étaient inadaptée aux besoins de guidage et de précision. L’association entre une section ronde pour la barre inférieure et un plat en alu pour la barre supérieure ne donnaient pas satisfaction. Il fallait quelque chose de plus rigide et de plus large pour assurer un meilleur guidage. D’où les profilés carrés plus facile à travailler tout en étant plus rigide. Par la suite, j’ai rapproché la roue avant du châssis, pour une question d’homogénéité de l’ensemble. Un bien grand mot pour un engin qui de base ne ressemble franchement à rien. La nouvelle position des amortisseurs plus horizontaux que verticaux va me pousser à en utiliser deux pour m’assurer de la bonne garde au sol.

Pour le train arrière, le manque de place ne permet pas de faire une suspension de type « Softail » comme sur les Harley-Davidson. La solution d’urgence consistera à placer de manière classique les amortisseurs, à savoir entre les tirants de ponts et le chassis selon un certain angle. Comme sur une moto classique d’aujourd’hui.

Les finitions.
La particularité est l’absence totale de carrosserie, l’habillage du châssis se résume à imiter l’aspect d’un moteur Diesel. Pour ma part, j’ai un faible pour les Detroit Diesel comme le 8V92 ou le 6V92. Or un moteur ne ressemble à rien sur le plan esthétique, j’ai donc fait au plus simple. Deux plaques en plastique de chaque côté, sur lesquelles je colle des pièces de provenances diverses. Du RC Tamiya , à la maquette de voiture qui traînait là, j’ai pris tout ce qui me semblait pouvoir ressembler à des pièces mécanique d’un vrai moteur et tant pis pour la véracité. Le dessus du bloc est un capot basculant sur charnière facilitant l’accès à la batterie, fermeture par aimant néodyme.

Le radiateur est en carte plastique, soutenu par une réglette en époxy. Son utilité est immense puisque le haut-parleur de 5cm de diamètre se planque dedans. Le câblage passe par le tuyau cintré en alu relié au châssis.

Le turbo-compresseur est un porte-clé dans lequel j’ai coupé la Led. Il y a cependant un petit haut-parleur à l’intérieur, imitant le sifflement de l’escargot. Il faut encore que je trouve une solution d’électronicien pour faire tourner ce turbo pendant le roulage, mais à un régime moteur précis. L’échappement est réduit à sa plus simple expression.

La figurine avait fait l’objet d’une recherche intensive en magasin de jouets pour trouver la bonne taille. C’est finalement Bruce Wayne qui sera retenu, avec une sorte de manteau tissé spécialement par ma mère. Je lui ferai une casquette plus tard.
Le siège baquet est une création maison, le volant de chez Axial convient parfaitement à mon Trike. Le poste de conduite, tout comme le châssis et les bras de suspension, est fait d’une structure simple en alu. Sa résistance aux chocs ne m’inquiète pas vraiment. Lors de l’expo à Douai, quelqu’un a marché dessus, sans que ça déforme.

Les jantes en alu sont des « Hot Racing » devenues introuvables aujourd’hui. Comme tout ce qui sort de cette marque, il y a des défauts de fabrication dont je ne vais pas trop m’étaler. Les pneus proviennent tous de chez RC4WD, ceux à l’arrière sont larges et réclament de ma part le dessin et la fabrication par impression 3D d’élargisseurs pour faciliter le montage sur les jantes étroites. A l’avant, on trouve un pneu spécifique taille basse. Comme dans Monster Garage, leur Trike Peterbilt roulait sur ce type de pneu.


Sur la route.

En compagnie du club « Camions RC IDF », j’ai pu tester mon Trike sur leur piste. Pas conçu pour rouler vite, il est cependant maniable et accélère fort grâce à sa légèreté. La proximité avec les autres engins RC rend la conduite un peu tendue, en raison de la faible hauteur du Trike, je pilotais parfois à l’aveugle en contournant un décor style bâtiment. L’amortissement fait bien son office, même si j’aurais préféré un train avant moins plongeant. Le point négatif réside dans la transmission, ce moteur en entraînement direct ne permet pas d’avoir une souplesse dans les manœuvres, du coup le Trike devient trop nerveux. C’est un point à améliorer par le biais d’un moto-réducteur. Un Brushless au moteur court pourrait m’aider, mais je ne sais encore lequel et cela m’entraînerait vers des dépenses supplémentaires que je ne peux pas me permettre pour le moment. C’est presque un « hot-rod » avec un aspect « métal » assumé aux parties en alu bien visibles, ou presque.
Il reste encore quelques détails de finition à terminer, comme l’arceau derrière le siège, le pédalier, le volant tournant, le UBEC, et le train avant subira une nouvelle évolution.